Pont Neuf – 4h00 du matin, le jour d’après. Écouter le silence effiloché d’une tire d’aile. Se poser dans l’encorbellement tête renversée, offerte à la morsure du vent, fesses sur la pierre glacée d’indifférence. Ne pas céder… Écouter le silence de l’automne, les feuilles bruisser d’un dernier souffle, d’une chute délitant en contrebas du Vert … Lire la suite A tire-d’aile
Mois : novembre 2019
RER B
Je n'aime plus venir à Paris, ce n'est un mystère pour personne... La capitale a perdu son charme bohème au détour de ce siècle ; mais peut-être est-ce moi qui ne sait plus comment le capter. Allez, dans vingt minutes, je marcherais à nouveau dans ses rues, je respirerais son âme, et, peut-être le miracle … Lire la suite RER B
Une petite bille ronde…
Il était une fois une petite bille ronde et un peu cabossée perdue dans un vaste univers, lui-même perdu dans un vaste néant. Cette bille n’est pas le centre de l’histoire, certes, mais il est un fait que la rotation à laquelle elle est assujettie induit chez les êtres qui la peuplent cette croyance qu’ils … Lire la suite Une petite bille ronde…
Fragments de crevettes
Yeux fermés, bonheur à fleur de joue, cette musique m’enchante. À contrario de la Seine roulant des vagues incertaines et glauques à quelques enjambées d’ici, elle m’entraîne dans son chant aux rythmes endiablés de voix entrecoupées, de rupture, de contretemps, de silences suaves ou rauques. Enveloppée de ce manteau de patchworks sonores, je me laisse … Lire la suite Fragments de crevettes
L’éloge de l’éphémère.
Je n'avais pas encore six ans lorsque je découvris que l’éphémère était impérissable. Ce fut aussi mon premier contact avec cette chose bizarre, la mort, un truc d’adulte ! C’était en juillet, une après-midi douce et lumineuse… Où ? Je ne sais plus… J’ai l’image d’une terrasse blanche, d’une table en ferronnerie, blanche aussi, et de … Lire la suite L’éloge de l’éphémère.
Impénétrable
Je suis transparent mais impénétrable, tellement limpide que l'on s'abandonne, tellement secret que l'on m'oublie, ou l'inverse, tellement glacé et réservé que la vulgarité, l'obscénité n'ont aucune prise et s'estompent à peine proférées. Je réfléchis plus que vos petits gars de l'ENA, de Normal Sup., de Cambridge et de Harvard réunis, ceci dit sans vous … Lire la suite Impénétrable
Pierre, feuille, 6eau.
Bien avant la dynastie des Ming, déjà, je me jouais de cette trilogie… Pierre, feuille, ciseau… Feuille, verte et souple, mes gouttes de pluie rebondissent à ta surface ; accompagnées du chant des grenouilles, elles dansent en diable jusqu’à te faire plier vers le sol. Là enfin, tu me guides souplement vers cette pierre dont j’épouserais … Lire la suite Pierre, feuille, 6eau.
Rendez-nous Neptune !
Tours et détours, mon h2eau bouillonne Si elle ne faisait qu’un tour en Cisse Je serais moins cramoisie Je la sens brétailleuse à faire peur Dès matineau, acidule en diable Abuseurs, voulez-vous donc assoter l’humanité ? Sacrifier Neptune à des artéfacts Sacrifier la légende, abri des sagesses populaires, Un seul nom nous manque, Un seul … Lire la suite Rendez-nous Neptune !
La roue de secours
Nathan s’étire ! Moment privilégié du réveil, volupté, la vie s’infiltre en lui, éveillant doucement les fibres des muscles, des soléaires au chef frontal ; le lent allongement du corps chasse le drap, l’air frais court sur lui en vagues légères avant de se réfugier dans la chaleur des bronches, la peau frissonne, le cœur s’échauffe au … Lire la suite La roue de secours
L’esprit de l’eau
Pour certains je suis si ordinaire, transparente, que l’on me néglige, en féminin singulier : eau.Question de genre sans doute, car ils me veulent mieux que potable : pure, distillée, habillée d’oripeaux translucides, consommable, silencieuse, éternellement disponible.Pour d’autres, je suis si rare, qu’ils me sacralisent en masculin singulier : or bleu. Or, je suis de … Lire la suite L’esprit de l’eau