Poignardée ! Poinçonnée par de proches anonymes Engluée comme une pauvre alouette, un après-midi d’hiver, Un 15 janvier exactement Elle a respiré haut, a fait des pointes, des pirouettes et des pieds de nez À tous ceux qui la vouaient au rebus, au néant, aux abîmes éternels Elle a résisté ma belle, ma fière Poignardée



Elle s’est assise sur les bleus, les mauves haut en douleurs, Les noirs calibrés de soufre, Un arc-en-ciel de misère filé de rouge Et a posé ses fesses nues sur les villes de papier au cœur de votre chaos Tranquille et sereine Ma belle, ma fière Poignardée
Qu’ils restent anonymes
Ces tristes poinçonneurs
Elle n’en a cure
Elle a rejoint d’autres libertés
Les ronces de douleur elle a traversées et vaincues
Toujours vivante et sereine,
Ma belle, ma fière,
Ma Liberté
Texte et dessin ©IdR2011