Demain désespère d’être déjà hier
Hier se plaint de ne plus être demain
Mais le présent s’en moque, pas peu fier
D’être toujours vivant au cœur de l’univers.
Moi, Je m’écoule tranquille
J’émerge heureuse, des abysses
J’ondule entre de larges bras d’argile
Désaltérant jonquilles et iris
Puis je m’endors au creux de l’étang
L’âme emplie de rêves d’océan
Où je cisèle et roule des galets
Sur un lit de sable frais.
Demain désespère d’être déjà hier
Hier se plaint de ne plus être demain
Mais le présent avance, pas peu fier
D’être votre passeur au cœur de l’hiver.
Il frissonne et sème sur mes rives
Vos corps à la dérive
Il souffle sur vos cous
Des arcs-en-ciel fous
Charriant guerres et légendes
Dans vos cœurs de contrebande
Il siffle en coulisse
Du merveilleux de Force 10.
Demain désespère d’être déjà hier
Hier se plaint de ne plus être demain
Mais le présent s’en rit, pas peu fier
D’être toujours ardent au cœur de l’aber.
Il chante et nage avec moi, sa mer,
Une vague à l’endroit, deux vagues à l’envers
Envers et contre tout, riant à l’envie,
Gonflant des orages, éclaboussant nos vies.
Et je pleure des gouttes de soleil
Sur vos fronts insolents
D’enfants terribles et insoumis
Avides de lendemains vermeils.
Demain désespère d’être déjà hier
Hier se plaint de ne plus être demain
Mais le présent s’en moque, pas peu fier
D’être l’éternelle rivière au cœur de l’univers.
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©IdR. Extrait de « Murmures de l’eau ». Éditions Artecisse. 2017.
N° ISBN : 978-2-9562159-O-5