Les pierres du lavoir gardent le silence. Moussues, usées, le dos rond, fidèles comme de vieilles servantes, elles restent muettes sur le dessous des linges, le secret des corps, les bavardages anciens, les pleurs et les rires des lavandières. Les flots rapides croient emporter toutes les histoires ? Ce ne sont que poussières, bribes enfantines... … Lire la suite Au lavoir
L’éloge de l’éphémère.
Je n'avais pas encore six ans lorsque je découvris que l’éphémère était impérissable. Ce fut aussi mon premier contact avec cette chose bizarre, la mort, un truc d’adulte ! C’était en juillet, une après-midi douce et lumineuse… Où ? Je ne sais plus… J’ai l’image d’une terrasse blanche, d’une table en ferronnerie, blanche aussi, et de … Lire la suite L’éloge de l’éphémère.
Impénétrable
Je suis transparent mais impénétrable, tellement limpide que l'on s'abandonne, tellement secret que l'on m'oublie, ou l'inverse, tellement glacé et réservé que la vulgarité, l'obscénité n'ont aucune prise et s'estompent à peine proférées. Je réfléchis plus que vos petits gars de l'ENA, Normal Sup., Cambridge et Harvard réunis, ceci dit sans vous offenser, car je … Lire la suite Impénétrable
Fragments de crevettes
Yeux fermés, bonheur à fleur de joue, cette musique m’enchante. À contrario de la Seine roulant des vagues incertaines et glauques à quelques enjambées d’ici, elle m’entraîne dans son chant aux rythmes endiablés de voix entrecoupées, de rupture, de contretemps, de silences suaves ou rauques. Enveloppée de ce manteau de patchworks sonores, je me laisse … Lire la suite Fragments de crevettes
A tire-d’aile
Pont Neuf – 4h00 du matin, le jour d’après. Écouter le silence effiloché d’une tire d’aile. Se poser dans l’encorbellement tête renversée, offerte à la morsure du vent, fesses sur la pierre glacée d’indifférence. Ne pas céder… Écouter le silence de l’automne, les feuilles bruisser d’un dernier souffle, d’une chute délitant en contrebas du Vert … Lire la suite A tire-d’aile
RER B
Je n'aime plus venir à Paris, ce n'est un mystère pour personne... La capitale a perdu son charme bohème au détour de ce siècle ; mais peut-être est-ce moi qui ne sait plus comment le capter. Allez, dans vingt minutes, je marcherais à nouveau dans ses rues, je respirerais son âme, et, peut-être le miracle … Lire la suite RER B
Une petite bille ronde…
Il était une fois une petite bille ronde et un peu cabossée perdue dans un vaste univers, lui-même perdu dans un vaste néant. Cette bille n’est pas le centre de l’histoire, certes, mais il est un fait que la rotation à laquelle elle est assujettie induit chez les êtres qui la peuplent cette croyance qu’ils … Lire la suite Une petite bille ronde…
La roue de secours
Nathan s’étire ! Moment privilégié du réveil, volupté, la vie s’infiltre en lui, éveillant doucement les fibres des muscles, des soléaires au chef frontal ; le lent allongement du corps chasse le drap, l’air frais court sur lui en vagues légères avant de se réfugier dans la chaleur des bronches, la peau frissonne, le cœur s’échauffe au … Lire la suite La roue de secours
Eaux noires
Le monde tourne des eaux noires
Cette nuit
Cette nuit j’ai rêvé un triptyque… Trois petites toiles bises à la trame serrée et sauvage, trois petites toiles carrées. Sur la première un carré désespérément noir. Cette nuit le ciel était tourmenté, mais la lune claire ; sur ce ciel j’ai peint la boite usée, fatiguée, délaissée de mes désirs. J’ai défait le nœud de … Lire la suite Cette nuit